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MARIE ÉTAIT SON NOM

Son nom était Marie. Pendant toute sa jeunesse elle avait été une fille timide et introvertie, mais l’âge et la vie l’avaient transformée en femme séduisante et audacieuse.

Ce jour-là, l'environnement dans lequel elle se trouvait avait exercé sur elle une excitation sensuelle et sexuelle au même temps, une humeur d’agitation intérieure. Elle et ses amies étaient en train de peindre quand tout d’un coup Marie avait commencé à peindre avec les doigts. Soudain elle s’était pris du désir de toucher la couleur directement avec son corps tout entier.

Isabelle, Dominique et Patrice plaçaient une grande toile par terre. Avant d’enlever complètement ses vêtements, Marie avait hésité un tout petit moment car j'étais-là mais, finalement, elle enleva sa robe et toute nue s’allongea sur la toile et les trois amies commencèrent à couvrir sa peau avec toutes sortes de couleurs: blanc, rouge, vert, noir jaune….. Vert maintenant, dit Maria, toujours les yeux fermés, éprouvant chaque mouvement rythmique et voluptueux, sensuel et érotique de son corps.

Marie était rayonnante. Étendue au-dessus de la toile, les yeux fermés, elle touchait et caressait avec ses deux mains toutes les parties de son corps. C’était une journée très chaude. Moi j’étais un simple spectateur de l’action. J’aimais le corps de Marie et je suivais de mes yeux tous ses mouvements. Tout d’un coup je ressentis le désir presque frénétique de me déshabiller et de m'engager directement avec mon corps dans l’action, la sentir physiquement, l’embrasser. J’avais même ressenti le désir de la pénétrer.

Le corps de Marie apparaissait rayonnant et parfait. Vêtue elle ne montrait la douceur des formes qu’elle avait maintenant, complètement nue sur la toile. Les seins, le ventre, les cuisses se montraient dans toute leur plénitude. C’était une femme d'environ la quarantaine, bien faite, le corps puissant. Elle était née dans un petit village de province, un petit village comme il y en a beaucoup d'autres en France.

Au cours de quinze ou vingt minutes, pas plus, la couleur, le rythme, le mouvement, la sensualité et l'érotisme éblouissant se déployaient partout dans l’espace. Une fois l'action terminée, Marie est revenue à son individualité fragile et faible, comme celle de la plupart de nous.

Été 2001

Jordi Rodríguez-Amat

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