LE PAYSAGE ET MON INTERPRÉTATION PERSONNELLE

Jordi Rodriguez-Amat

Il y a eu des nombreuses thématiques dans lesquelles s'est développée mon œuvre artistique. D'entre toutes, je vous en présente aujourd'hui une qui m'a accompagné dans des nombreux moments de ma carrière artistique : le paysage dans toutes ses manifestations possibles : naturelles, rurales, urbaines, etc.

Depuis les origines où mon travail de jeune homme s'est manifesté comme la simple interprétation des perceptions visuelles, à travers de nombreuses autres formes d'interprétation, atteignant même, à certains moments, la pure abstraction des perceptions, vous pouvez voir dans cette page les caractéristiques de chacun des moments sensibles dans lesquelles se sont développées mes paysages.

Par la perception visuelle, dans ces œuvres, les formes extérieures étaient interprétées puis façonnées selon certaines caractéristiques sur le support du tableau : papier, toile, bois etc.

Català

 

English

 

Español

 

Deutsch

 

 

 

La plupart des paysages que j'ai peints entre 1960 et 1964 ont été réalisés dans des endroits situés aux limites entre Sta. Coloma de Gramenet et Badalona, des endroits près de Barcelone. Pendant la semaine, j'étais à l'École Supérieure de Beaux-Arts de Barcelona et les dimanches et jours fériés, j'allais peindre à la campagne.

Can Butinyà était une ferme de ces endroits. Dans cette ferme, on nous gardait les outils à peindre, y compris la toile, pour ne pas avoir à tout ramener à la maison chaque fois. Ce travail témoigne de mon intérêt pour les effets de lumière. C'était un tableau, peint à l'âge de seize ans, dont j'étais très satisfait.

On voit parfaitement ici mon intérêt pour les jeux d'ombres et lumières, ainsi que pour les nuances chromatiques, sans autre intérêt que celle de représenter sur la surface du tableau mes perceptions visuelles.

1961 / Can Butinyà / Huile sur table / 85 cm x 118 cm

 

 

 

1960 / Noël / Aquarelle / 44 cm x 66 cm

L'art n'est pas un métier, l'art est une forme de vie. La vocation permet, avec beaucoup de dévouement, devenir peintre.

Le 25 décembre 1960, j'avais 15 ans. Le matin, je suis allé peindre à la campagne. À midi, pendant le déjeuner de Noël, ma tête bouillonnait d'envie de reprendre les pinceaux et vers 16 heures, il restait un peu de soleil, avec l'approbation des parents, j'ai pris le chevalet et les aquarelles et je suis allé là où le matin, j'avais vu le sujet.

Cette aquarelle fut peinte l'après-midi du jour de Noël 1960. Je suis né à Santa Coloma de Gramenet, quand c'était encore un village. Elle fut peinte dans la région de Sant Jeroni de la Murtra, en regardant vers Badalona. On peut voir la mer. Le matin même, j'avais déjà étudié le lieu. C'est pourquoi je suis allé directement là où je savais que je voulais peindre.

 

 

1963 / Sant Jeroni de la Murtra / Huile sur toile / 73 cm x 92 cm

À quelques différences près, cette œuvre évolue dans des caractéristiques similaires à la première. Peinte quelques années après l'autre, vous pouvez déjà voir quelques changements, en particulier les coups de pinceau. Ici, les pâtes ont pris la place du réalisme des autres œuvres antérieurs.

Sant Jeroni de la Murtra est un monastère situé entre Santa Coloma de Gramenet et Badalona. C'est l'un des endroits où j'allais peindre pendant ces années-là. C'était une époque où je m'intéressais aux effets de lumière et les transparences atmosphériques étaient perçues et interprétées avec tous leurs effets et nuances chromatiques toujours avec des coups de pinceaux libres.

Ici, vous pouvez déjà voir que ces effets dominaient sur les détails.

 

 

 
Ces deux tableaux ont été peints à cette époque et l'on voit comment, bien que les caractéristiques générales soient les mêmes, certains changements continuent à s'opérer.
 

 

 

Des de Can Butinyà / Huile sur toile / 89 cm x 116 cm

Le matin à Can Butinyà / Huile sur toile / 65 cm x 92 cm

 

 

 

Pendant le cours académique 1962 - 1963 à l'École des Beaux-Arts à Barcelone, l'on faisait la classe de paysage au Parc de la Citadelle.

Quelques tableaux, tout simplement pour faire plaisir au professeur, Monsieur Josep Puigdengoles, ont encore un style réaliste, d'autres continuent avec le changement qui était en train de se produire à ce moment.

1963 Le Parlement (ancien Musée d'Art Modern)

Huile sur toile / 73 cm x 92 cm

1963 / l'Institut Verdaguer

Huile sur toile / 73 cm x 60 cm

 

 

 

1963 / Enfants au parc / Huile sur toile / 65 cm x 81 cm

Je peignais ce tableau en 1963 à l'âge de dix-huit ans au Parc de la Citadelle de Barcelone au cours de paysage de l'École Supérieur de Beaux-Arts.

Moi, Jeune homme, je m'intéressais aux peintres impressionnistes, mes peintres préférés à ce moment-là

Une fois mes études des Beaux-arts finis et un stage de trois mois à Paris produiraient un changement à ma peinture et mon œuvre allait suivre des chemins tout à fait différents.

Le professeur, monsieur Josep Puigdengoles, bien qu'il était un peintre réaliste, en voyant ce tableau me dit : vous serez un bon peintre paysagiste. Ce monsieur ne pouvait pas prévoir que ma peinture allait changer tout à fait et elle allait suivre des chemins différents.

 

 

 

 

Ibiza, le triomphe de la lumière, le triomphe de la Méditerranée

Entre les mois de février et juillet de 1965, je résidais à Ibiza. Après un tout premier stage à Paris pendant l'automne de l'année d'avant, où je pu voir directement les grands peintres impressionnistes, je peignais ce tableau au moment d'arriver à Ibiza. Cette œuvre montre encore des caractéristiques pareilles aux antérieurs, mais avec de grandes influences impressionnistes. Les nuances chromatiques et les coups de pinceaux libres font partie de ce tableau.

1965 / Ibiza / Huile sur toile

 

 

 

Les effervescences chromatiques et la puissance de la lumière de cette île de la Méditerranée explosent dans ces tableau aavec une grande force expressive.

Le sujet est toujours limité au paysage ; arbres, terre, mer et ciel se croisent par de grands coups de pinceaux aux changements constants où les couleurs, tantôt chaudes, tantôt froides, expriment le triomphe absolu des complémentaires.

À Ibiza, la lumière prend des connotations particulières et provoque des effervescences chromatiques que j'ai capturées et traduites sur toile comme une symphonie chromatique. L'évolution de ces peintures à cette époque a été très rapide, passant d'œuvres à caractère figuratif à des œuvres récentes qui présentent une forte abstraction, réalisées à grands coups de pinceaux.

 

 

 

1965 / Ibiza-65-III / Huile sur toile / 81 cm x 65 cm

Détail du tableau antérieur

 

 

 

 

Les œuvres les plus récentes, dans lesquelles l'essence du paysage se manifeste exclusivement par les relations chromatiques, montrent déjà une nette tendance vers l'abstraction la plus absolue.

1965 / Ibiza-65-IV- / Huile sur toile / 73 cm x 82 cm

 
 

1965 / Ibiza -65-VI- / Huile sur toile / 60 cm x 73 cm

 

 

Si vous souhaitez voir d'autres œuvres faites au cours de ces mois à Ibiza, cliquez sur le lien suivant :

http://www.rodriguez-amat.cat/fr65eifm.html

 

 

Fin des années soixante et les années soixante-dix :

Au cours de ces années, mon travail évolue en suivant des chemins différents. Mon esprit de recherche déterminé par une forte anxiété créative produit des œuvres dans des lignes totalement différentes que vous pouvez voir sur mon site. Cependant, le paysage apparaît ponctuellement au fil des années. Plus tard, il réapparaîtra avec des techniques différentes.

Ces quatre œuvres sont un petit échantillon des paysages réalisé au cours de ces années.

 

 

1967 / Fuitor / Huile sur table / 100 cm x 141 cm

1970 / De l'atelier de Joan Blanques / Huile sur toile / 97 cm x 146 cm

 
 

 

1971 / De l'atelier de Sta. Coloma / Huile sur toile / 114 cm x 146 cm

 

1980 / De l'atelier de La Roca / Huile sur toile / 97 cm x 130 cm

 

 

 

 

 

1983 - Madrid

En 1983, j'ai fait une exposition à la Galerie Torres Bagué de Madrid. Pendant l'exposition, j'ai résidé à Madrid. J'ai l'habitude d'amener du papier et des outils de dessin avec moi. Pendant le temps où la galerie était fermée ou à des heures où je pensais qu'il n'y avait pas la possibilité de nombreuses visites, j'ai décidé de parcourir différents espaces de la ville et d'autres en dehors de Madrid et je faisais une série de dessins avec de l'encre de Chine sur papier. Deux de ces dessins ont quelques touches d'aquarelle. Le travail s'effectuait à l'encre dans des stylos-plumes qui permettaient un ensemble de traits faits avec des mouvements rapides de la main. J'ai ainsi obtenu des surfaces, non-planes, qui produisent des vibrations visuelles. Ces dessins ont été faits directement à l'encre sans utiliser le crayon pour marquer ou commencer le travail.

 

 
 

Santa Cruz de la Zarza, Tolède

Encre de chine sur papier / 32 cm x 46 cm

Parc du Retiro

Encre de chine sur papier / 32 cm x 46 cm

 

Si vous souhaitez voir d'autres dessins faits pendant mon séjour à Madrid, cliquez sur le lien suivant :

http://www.rodriguez-amat.cat/madrid-fr.html

 

 

 

Il y a eu des moments où le paysage a été transformé en une œuvre abstraite. L'œuvre s'affranchit de l'image figurative et valorise d'autres valeurs : les formes et les couleurs, parmi beaucoup d'autres.

Cette œuvre, considérée comme abstraite, a été créée à partir d'un paysage. Libérée de l'image figurative, elle limite ses valeurs aux formes et aux couleurs avec tout son contenu.

 

1990 / Sérigraphie / 38 cm x 56 cm

 

 

 

Je dois dire que j'entends le paysage dans toute son ampleur. La représentation architecturale fait partie du paysage. Généralement, j'ai avec moi du papier et des outils tels que des stylos et de l'encre de Chine. Ici, vous pouvez me voir au Cap Súnion (Grèce) en train de dessiner les colonnes du temple de Poséidon. J'ai réalisé ce dessin lors d'un long voyage en Grèce en 2002.

Si vous souhaitez lire mes impressions de ce voyage, poussez sur le lien suivant :

http://www.rodriguez-amat.cat/grece.html

 

 

 

Rodríguez-Amat en train de dessiner le temple de Poseidon au Cap Sounion (Grèce)

Dessin du temple de Poseidon / février 2002

 

 

 

L'artiste suédoise Lisbeth Sjölin, résident au Centre d'Art Rodríguez-Amat, avait écrit ce texte au mur sur une des fenêtres de l'atelier.

 

 
 

 

Quelques jours plus tard, devant la fenêtre, j'ai fait deux dessins.

 

Cette photographie a été prise quelques années plus tard.

Observez comme le cyprée que l'on voit dans les dessins a disparue.

 

 
 
 

 

 

L'Inde - 2004

 

La photographie est l'art et la technique qui permettent d'obtenir et de stocker des images de manière permanente. Différentes sont les séries de photos que j'ai réalisées tout au long de ma carrière créative. J'ai utilisé l'appareil photo, en particulier le numérique, pour obtenir des images artistiques. Ces deux photographies font partie d'une série réalisée en Inde. La série ne se limite pas au paysage, mais j'ai choisi ces deux, l'une, un paysage naturel (désert), l'autre, un paysage urbain.

 
   

 

 

Bien que la série ne se limite pas au paysage, si vous voulez la voir et en même temps lire mes impressions des deux mois passés en Inde, suivez ce lien :

http://www.rodriguez-amat.cat/indiafr-fm.html

 

 

 

Les marécages de l'Empordà est un des endroits où, de temps à autre, je fais des dessins. Voici un dessin fait en 2008.

 

 

 

 

Quelques dessins faits pendant mes tournées. J'ai toujours les outils avec moi sous le bras.

 

 

Parc Güell, 2008

Sant Martí d'Empúries, 2008

Sant Climent de Taüll, 2008

 

 

 

 

LE FIGUIER 2018

Pendant quelques jours, je passais par un endroit où il y a un figuier. Le figuier est un arbre primitif d'une extraordinaire beauté. Un jour, j'ai ressenti le besoin de dessiner cet arbre. Ce n'était pas la couleur, mais l'essence formelle de l'arbre qui m'impressionnait. Pour réaliser les travaux, une analyse de la forme fut nécessaire, suivie d'une simplification et d'une stylisation à la fois.

Le processus du travail était le suivant : une fois l'image de l'arbre perçue, je l'ai traduite avec du fusain et avec de traits rapides, afin de maintenir la spontanéité des lignes générales de l'arbre. Puis, au crayon gras noir, j'ai travaillé très soigneusement les lignes qui composent les formes de l'arbre, en recherchant à chaque instant l'essence et l'esprit du figuier.

 

 

Si vous souhaitez voir d'autres dessins de la série Le figuier, cliquez sur le lien suivant :

http://www.rodriguez-amat.cat/lefiguier.html

 

 

 

L’Escala. Le chemin des dunes. 2019

Un beau jour de printemps du mois d'avril 2019, en allant de Sant Martí d'Empúries vers L'Escala le long du sentier des dunes, j'ai perçu des images que j'ai ensuite traduites mentalement en formes graphiques. Le lendemain et les jours après, je suis revenu au même endroit et j'ai dessiné ces formes et bien d'autres. Le leitmotiv de tout ce travail est un petit ensemble d'arbres et une clôture qui suit tout le chemin. Les clôtures, sans représenter tout leur parcours, se limitent à être un autre élément plastique dans chacun des dessins. Tous les dessins ont été réalisés à l'encre de Chine sur papier.

 

2019 / Encre de chine sur papier

Si vous souhaitez voir tous les dessins de la série Les dunes, cliquez sur le lien suivant :

http://www.rodriguez-amat.cat/chemin.html

 

 

PARIS, 2019

 

La photographie est un outil qui permet à l'artiste de capter ses perceptions visuelles avec un appareil photo. Je n'ai jamais voulu faire la photographie que l'on peut appeler touristique, tout au contraire, la photographie aux valeurs purement artistiques.

J'ai fait plusieurs séries de photos que vous pouvez voir sur mon site internet, mais celles-ci font partie de la série intitulée Paris, 2019. J'ai pris en compte des valeurs telles que le chromatisme, la composition, la lumière, le contraste, la perspective, etc. etc.

En regardant ces photographies, je vous conseille de ne pas faire attention seulement aux images d'une manière anecdotique, mais essayez d'analyser les valeurs que j'ai capturées à partir de mes perceptions visuelles

 

La Seine / Paris

 

Fontaine Stravinsky / Paris

Pour voir toute la série, cliquez sur le lien suivant :

http://www.rodriguez-amat.cat/paris2019fr.html

 

 

BARCELONA 2020

 

Pour faire une photo, il ne faut pas aller très loin, mais il faut analyser les valeurs qui la composent ; formes, perspective, volumes, lumières et ombres, parmi tant d'autres. Il faut dire qu'un même point de vue peut varier complètement selon l'heure de la journée et les lumières. Il faut analyser les éléments en jeu et avant de prendre la photo, bien évidemment, attendre le meilleur moment.

La photographie permet de faire une œuvre d'art. C'est le regard de l'artiste qui détermine la photographie. L'outil permet de capturer ce que l'artiste contemple. Inutile de dire qu'il faut savoir utiliser l'outil pour faire une photographie artistique.

J'ai pris cet ensemble de photographies avec une camera digitale, en capturant les images avec un capteur qui convertit la lumière qui, une fois numérisée, est stockée. Je les ai ensuite travaillées avec un programme qui me permettait de manipuler les images sur l'ordinateur.

 

 

2020 / Barcelone

 

 

2020 / Barcelone

 

Pour voir toute la série : Barcelone 2020, poussez sur le lien suivant :

http://www.rodriguez-amat.cat/barcelonafr2020.html

 

 

Si vous souhaitez voir mon site, cliquez sur le lien suivant:

http://www.rodriguez-amat.cat/ind-fr.htm

 

Si vous êtes intéressé à une œuvre de Rodríguez-Amat contactez avec lui.

697 76 18 74. centre-art@rodriguez-amat.cat